Entrevue avec Sylvain Blais, Directeur Créatif pour Dress to Kill Magazine
par Matthieu Lizotte (WOLFE MTL)
(Légende : M pour Matthieu / S pour Sylvain)
1) Sylvain Blais, Creative Director for Dress to Kill Magazine by César Ochoa 2) Chanel Exclusive Shoot SS17 DTK by Andrew Soule
Le célèbre magazine DRESS TO KILL fait un virage à 360º qui dit au revoir au papier magazine et bonjour au numérique avec une boutique en ligne qui sera fonctionnelle dès l’automne ! 2020 est une année de changement et Dress to kill n’échappe pas à cette ère.
Nous nous entretenons avec Sylvain Blais, le directeur créatif du magazine, concernant cette nouvelle vague de fraîcheur dans la mode canadienne et montréalaise.
L’événement mode de l’été est annulé
Bien sûr, nous ne pouvons pas nier que la grande soirée DRESS TO KILL The Night at the Mansion au Bar George (Mount Stephan) pour la F1 Grand-Prix du Canada a été annulée dû à la COVID-19.
M : « Comment percevez-vous les événements mode dans un contexte de distanciation comme nous le vivons actuellement puisque les événements mode sont maintenant en ligne comme nous avons pu les voir avec les semaines de la mode de Londres et de Milan ? En quoi, est-ce nécessaire de faire un défilé en ligne ? Aura-t-il une autre soirée DRESS TO KILL ? »
S : « Avec la covid-19, il était devenu impossible de réaliser cette soirée. Cette magnifique soirée qui est maintenant devenue un incontournable dans le nightlife montréalais. Malheureusement, nous n’avons pas le choix que d’annuler l’événement à cause des mesures de santé publique. [C’est] une célébration qui nous permet de connecter avec la communauté de Dress to Kill. Alors de faire un événement de ce genre en ligne n’a pas vraiment de sens à mon avis. »
S : « Ce qui est de la migration des événements en ligne ; dans le cas de défilés, il est tout à fait normal et d’actualité de le faire en ligne, car le but est de présenter et diffuser une collection. »
Aucun arrêt, ça continue !
M : « Pour Dress to kill, il change de cap pour un virage à 100%. Pourquoi maintenant ? Où est rendu DTK après 13 ans en rédaction mode ? »
S : « Bien évidemment, notre présence en ligne ne date pas depuis la pandémie. Nous sommes présents et actifs en ligne depuis près de 10 ans. En plus, nos deux magazines (Dress to Kill et DTK Men) sont populaires sur les réseaux sociaux, plus particulièrement sur Instagram avec environ 30k d’abonnés et sur Facebook avec 180k d’abonnés. »
Bien sûr, ce virage va permettre d'introduire également la boutique en ligne.
M : « Que devons-nous s'attendre comme rédaction sur le web ? »
S : « Le fait d’arrêter le contenu pour les versions imprimées nous permet de mieux faire et adapter le contenu en ligne (le contenu rapide et aussi intemporel), de rejoindre encore plus de monde et sans frontières physiques. La direction de notre contenu reste le même que l’imprimé. Donc, il y a du contenu sur la culture, la mode et la beauté. Un contenu qui a pour mission de mettre en valeur les talents canadiens avec une approche et une qualité d’exécution exceptionnelle. »
M : « Aura-t-on le droit à des rédactions en français ? »
S : « Pour nous, le contenu de langue française est important, avec l’imprimé, il était devenu très coûteux de le faire. En ligne, c’est plus réaliste au niveau des coûts. C’est pour cela que nous allons en avoir de plus en plus sur nos plateformes digitales. »
Une mode canadienne plus accessible
Les habitudes de consommation tournent vers le local et pour continuer dans ce mouvement, DTK a décidé de faire sa propre boutique en ligne qui propose une mode canadienne plus accessible d’un océan à l’autre.
M : « Désirez-vous faire une boutique DTK pop-up encore une fois ? »
S : « Dans la direction que nous avions établie pour 2020 avant la pandémie, nous avions prévu la réalisation d’un pop-up store en ligne et un pop-up store en boutique à Montréal et à Toronto. Bien sûr, l’idée de faire un pop-up en boutique est devenue moins réaliste à cause de la pandémie. »
S : « Ce concept de boutique en ligne va promouvoir le meilleur de ce qu’on l’on trouve en matière de design et de mode au Canada. Nous allons commencer de vendre en ligne des produits à partir de cet automne avec la collaboration de quelques designers canadiens. Ensuite, nous allons ajouter de nouveaux produits au fil des mois. »
2020, une année de changement
L'année 2020 semble être un porteur de messages engagés ainsi qu’une réflexion envers soi et en collectivité, il semble que les médias de mode et la société veulent s’affirmer davantage sur les enjeux comme le droit pour les femmes, les noires (Black Lives Matter), les minorités.
M : « Qu’est-ce que l’équipe de DTK va retenir de l'année 2020 (en date d'aujourd'hui) sachant que ces changements à un grand impact vers la mode et le design ? »
S : « Dress to Kill magazine est un magazine indépendant. L’inclusion et la diversité ont toujours fait partie de notre ADN et dès le tout début du magazine, nous mettons en valeur les gens et les sujets qui nous tiennent réellement à cœur. Pour nous à DTK, on considère que ces mouvements amènent du positif dans la société, ils font avancer les mœurs et les mentalités et c’est tant mieux ! Chez Dress to Kill, nous allons continuer en encourager la diversité, l’achat local et les bonnes valeurs, car c’est la chose la plus importante, surtout dans un milieu ou la frivolité et la superficialité à main de mise sur en matière de popularité. »
Soyons optimistes !
M : « Ce qu'on peut souhaiter pour l'avenir de la mode canadienne et les médias de mode comme DTK ? Qu’est-ce l'industrie aura besoin pour passer un autre niveau supérieur ? »
S : « Souhaitons-nous de pouvoir continuer longtemps à faire rayonner le meilleur en culture et mode au Canada. On se doit d’entretenir cette culture de la mode, car elle est comme un diamant brut qu’il ne reste qu’à polir. L’industrie de la culture et de la mode est sous-estimée. Elles sont très importantes à mon avis et si DTK version 2.0 peut contribuer à leur essor, nous allons en être très fiers. »
Visitez maintenant www.dresstokillmagazine.com !
Crédits photos : Dress to kill Magazine
À propos de l'auteur et son implication dans la mode
C'est l'un des acteurs de la relève de la mode montréalaise ! Matthieu Lizotte a collaboré avec Reluxe dans le cadre du Festival Mode & Design en 2018 et 2019 qui vient en aide aux femmes du Chaînon. Depuis 2017, Matthieu fait équipe au Fashion Preview, semaine des créateurs de mode montréalais, lors des événements. Matthieu est également membre de la Grappe métropolitaine de la mode depuis 2018 dans le chantier image. Ce dernier a également écrit beaucoup d'articles mode sur Montreal.TV .Depuis 2019, WOLFE MTL est devenu son extension et un futur projet mode va naître bientôt !
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